Y a-t-il quelque chose de plus irritant que d'avoir un morceau de steak pris entre deux dents? Oui : sentir soudainement sa main qui pousse votre tête vers le bas… avec insistance! Alors que Barry White réchauffe la pièce comme il peut, le repas se dessine : il veut une fellation. Cette fois, par contre : ce n'est pas qu'un petit bout de viande qui veut s'inviter dans votre bouche, c'est toute une saucisse farcie extra choucroute!
À ceux et celles qui pensent encore que le cunnilingus est un type de nuages, je suis sur le point de “Péter” le vôtre à coups de statistiques assassines! Vous aurez deviné mes intentions : coupable votre honneur! Aujourd'hui on juge une pratique, particulièrement populaire en Amérique du nord, qui existe depuis que le monde est monde : l’amour oral.
Pourquoi un tel engouement? Pourquoi les hommes sont-ils aussi friands de ce “bonbon” jadis exceptionnel, qui fait maintenant partie du menu régulier?
Pourquoi les femmes boudent parfois le boudin ou au contraire n'en viennent-elles à manger que cela?
Qu’est-ce que cette pratique peut amener à ma vie sexuelle et à l'inverse, quels y sont les risques associés?
Sucer, un instinct de survie!
Déjà, il faut comprendre l'importance du principe de base en physique : La succion. Il s'agit d'un instinct vital présent chez tous les nouveaux-nés : elle assure d'abord l’alimentation et la régulation émotionnelle.
Ce geste primitif est accompagné de récompenses neurobiologiques :
👉 Libération d’endorphines et de dopamine (plaisir, détente).
👉 Activation du nerf vague, qui ralentit le rythme cardiaque et apaise.
Résultat : le cerveau enregistre que succion = sécurité + plaisir.
Sécurité et plaisir riment avec sexualité et pour plein de bonnes raisons :
👉 Zone hypersensible :
Les lèvres et la langue sont parmi les zones les plus innervées du corps.
On dit d'ailleurs que les lèvres de votre bouche sont aussi sensibles que les parois vaginales d'une femme. Il suffit de les frotter à répétition pour se rendre compte de l'importance du lubrifiant dans l'équation!
👉 Fonction sociale et sexuelle :
Si au départ jouer avec sa langue, ses doigts et sa salive n'est que découverte innocente, ça prend un autre tournant quand les hormones nous attaquent.
Le baiser, absent chez beaucoup d’espèces animales, est chez l’humain un prolongement du lien mère-enfant vers le lien amoureux. Embrasser, lécher, mordiller, sucer, permet de retrouver une forme de sécurité sensorielle qui donne naissance au plaisir intime.
L’oralité peut aussi se traduire en comportements comme manger, boire, fumer ou mordiller des stylos jusqu'à ce qu'ils ressemblent à une affreuse et baveuse sculpture abstraite. D'ailleurs, certaines personnes restent très "orales" au quotidien, ça fait partie de leur personnalité de parler, chanter et séduire avec la bouche.
« Si tu peux faire un noeud dans une queue de cerise avec ta langue… Tu dois être pas mal habile ailleurs! »
Cette légende urbaine a explosé dans la culture pop grâce à Twin Peaks (1990), quand la mystérieuse Audrey Horne a séduit toute une génération en faisant ce fameux noeud… sans les mains. Depuis, c’est devenu un petit défi de bar, un "party trick" qu’on sort pour épater la galerie ou le balcon, mais aussi une métaphore directe de la dé licatesse et la maîtrise buccale.
Bonbon du Cro-magnon
Le scénario le plus plausible de la toute première fellation se résume ainsi :
Le stimulus est d'abord visuel : l’un d’eux observe l’autre mâcher un morceau de viande ou lécher un fruit.
Après quelques gestes hésitants et beaucoup de rires gutturaux, le premier contact se fait. Très vite, les sens entrent en jeu : chaleur, odeur, plaisir… et pouf! C’est l’émerveillement total : rire, regard complice, sensations inconnues.
On suppose que ça devient vite un rituel de séduction ou même de nettoyage. Ça renforce les liens ou calme les tensions après la chasse. Comme les veuves de chasse d'aujourd'hui : elles savent qu’un homme heureux revient plus rapidement à la maison ou à la grotte… AVEC un filet mignon!
Les chimpanzés, nos plus proches cousins (plus précisément les Bonobos), utilisent les caresses orales comme outil de négociation sociale.
Les premières représentations de l’amour oral remontent à l'antiquité, gravées à même les fresques égyptiennes. On en fait également mention dans les écrits indiens comme le Kama Sutra.
Le Moyen-Age diabolise ensuite brièvement l'acte, le qualifiant de contre nature. Puis en 1972, coup de théâtre… ou oserais-je dire : coup de graine sur le menton : Linda Lovelace et “Deep Throat” font leur entrée au cinéma. Reconnu comme l'ancêtre du porno mainstream, ce film pour adulte a propulsé l’idée que la fellation était “glamour”.
La Gorge profonde nord-américaine
Les Nord Américains sont particulièrement amateurs d’oral.
👉 85% des hommes et 78% des femmes pratiquent l’amour oral régulièrement
👉 Ça grimpe à 90% chez les 25 ans et moins
👉 Une étude américaine a révélé qu'on le fait environ 5 fois par mois
Si avant on le retrouvait sur le menu spécial, comme entrée pour combler les plus gros appétits, aujourd'hui c'est devenu l'élément vedette au plat du jour. La porno est, comme toujours, le coupable désigné.
Dans un monde axé sur la performance, la diversité des pratiques détermine ton succès en tant que partenaire. Savoir pratiquer une fellation ou un cunnilingus efficace est certainement gage d'épanouissement sexuel.
Un plaisir au masculin?
Je suis moi-même spécialiste de la sexualité et des couples depuis 13 ans. Si je mettais 1$ de côté chaque fois que j'entendais, dans mon bureau:
“Elle ne veut jamais me sucer!” 😮 💨
Je serais probablement riche et j'écrirais ce blog sur un MAC à 4000$ assise à califourchon sur le torse de David Beckham.
Près de 40% des femmes avouent ne pas aimer donner ou recevoir l'amour oral et c'est généralement en lien avec deux aspects précis :
👉 Incapacité à se laisser aller :
Pendant qu’on la lèche allègrement, virevoltent dans sa tête des milliers de pensées intrusives :
“Est ce que ça sent mauvais?” (Hygiène, tabous)
“De quoi j'ai l'air les jambes ouvertes comme une dinde de Noël?” (Image corporelle, estime de soi)
“Et si je pète???” (Peur jugement)
👉 L'orgasme féminin ne danse pas, il valse :
Une femme à parfois besoin de 20 a 40 minutes de stimulation variées en intensité et en rythme avant d'atteindre un orgasme.
Le truc de Mlle V : faites-vous accompagner… par les bons outils! Ça permet d'atteindre le 7ième ciel!Un mix de caresses orales et l'utilisation d'un objet vibrant ou pénétrant (pour les plus vaginales) ça donne un bouquet qui va mettre sa fleur en 🔥… dans le bon sens du terme.
Pour monsieur, c'est une sensation forte, différente de la pénétration vaginale et qui, soyons honnête, le place dans une position où l’on prend soin de lui. Ça prend évidemment racine via le fantasme de domination sexuelle entre autres, de par la position où l'autre est à genoux devant lui.
Et pourtant mesdames, nous savons toutes que vous n'avez jamais autant de pouvoir qu'avec son penis entre vos dents!
En plus d'être une position de contrôle, c'est une position de vulnérabilité ou un laisser-aller et une confiance aveugle est offerte le temps d'une “Load” de jouissance.
Un poil Pubien sur la langue qui m'empêche de Turluter!
L'hygiène adéquate est généralement le premier facteur de succès quand on pense à un plaisir oral agréable pour tous. La spontanéité, un soir de camping, alors qu'on se lave à la mitaine depuis mardi, c'est pas toujours de mise.
Pour certains, l'amour oral vient avec une préparation nécessaire et cela fait partie des joies du processus : prendre soin de soi.
👉 Une douche, c'est bien mais un bain, c'est mieux :
La flore vaginale est fragile! Il vaut mieux laisser tremper que de frotter!
👉 Le col roulé retroussé :
Messieurs non circoncis, sachez que s'accumule sous votre prépuce le smegma, une substance bactérienne à l'odeur très puissante aussi appelée communément “Penis Cheese”. Collant et coriace, elle s'installe rapidement si la peau n'est pas bien retroussée lors du nettoyage.
Il s'agit de la première cause de refus de l'amour oral au féminin comme au masculin. Si votre partenaire refuse tout compromis oral, il y a de bonnes chances que votre hygiène soit problématique.
Ça se dit tellement mal : “Tu pues du batte mon chum!” que la majorité préfère contourner ou ne jamais rappeler…
👉 Poils : évitez les bosquets!
Si c'est assez long pour faire une tresse, c'est qu'il faut couper. Une paire de ciseaux et de la détermination suffisent. Personne ne veut avoir l'impression de manger une barbe à papa… sans sucre!
👉 Haleine et bouche saine :
pas de gingivite au menu! On brosse et on gargarise juste avant de plonger dans les abysses.
👉 Garde ta salive :
Utiliser sa salive comme lubrifiant lors de la pénétration est contre-indiqué. C'est différent quand on parle “oral”. Ça rend l'expérience plus agréable pour tous.
Pour ceux qui ont la bouche sèche, des lubrifiants oraux existent! Entre autre,dans les boutiques au 7ième ciel où le sol est glissant ça pas de bon sang!
👉 La finale :
Ton sperme = ta responsabilité de vérifier que c'est ok de venir “sur” ou “dans” ton/ta partenaire.
Soyons honnête, le sperme ça ne goûte pas exactement comme la petite sauce blanche qu'on met sur les chaussons aux pommes Pillsbury. À tout homme qui s’impose en bouche je répond : “Partageons moitié moitié…j'insiste!”
À mettre au menu!
En plus de se donner une raison de rester propre et “trimé” au quotidien, intégrer l'amour oral à notre vie sexuelle est une excellente idée! Les avantages sont nombreux :
👉 Augmentation de l’intimité :
En plus de créer un sentiment de proximité et de vulnérabilité partagée, ça nous oblige à mieux communiquer.
“J'aime quand tu appliques une pression en même temps…”
“Je n'aime pas quand tu insères ton doigt…”
Ça encourage fortement l’exploration des zones érogènes (clitoris, frein, lèvres, périnée).
👉 Diversification de la vie sexuelle
Ça évite la monotonie. Ça donne plus d’options aux partenaires, selon l’humeur ou le contexte.
Par exemple, parfois on a juste envie d'une petite entrée ou alors on veut faire plaisir à l'autre, sans attentes.
C'est une alternative de choix à la pénétration douloureuse et aux limitations physiques comme le vaginisme, la sécheresse vaginale, la fatigue, le stress, les règles, la grossesse, le fameux postpartum etc.
👉Augmentation du plaisir et du désir :
Pour beaucoup, c’est un puissant déclencheur d’orgasme.
70 à 80 % des femmes atteignent l’orgasme plus facilement avec stimulation orale + manuelle que par pénétration seule.
Le défi : l'équilibre
S’imposer en bouche et y être invité, c'est deux choses totalement différentes. Il faut accepter que pour certains c'est un “turn off”. Il faut éviter de tomber dans certains pièges :
👉Pression de performance
Certains hommes attendent systématiquement la fellation, ce qui peut créer une dynamique de devoir.
Ça crée une tension si l’autre insiste trop.
Certaines femmes ressentent aussi une pression de “performer” comme une actrice porno. D'autres sont friandes de l'amour oral et se sentent jugées.
👉 Déséquilibre de réciprocité :
La Frustration sera de passage si un partenaire reçoit toujours mais ne donne jamais. C'est un dossier qui peut alimenter un sentiment d’injustice face à votre sexualité.
Il est difficile de passer sous silence les dangers potentiels d'une pratique aussi populaire.
Malheureusement, seulement 6 à 7 % des rapports oraux seraient protégés contre les ITSS
Jouir ne rend pas sourd, ni stupide, ni infaillible. Sont transmissibles par amour oral les ITSS suivantes : VIH (risque faible), syphilis, gonorrhée, chlamydia, HPV, herpès (risques élevés).
👉 1 jeune adulte sur 4 contracte une ITS avant l'âge de 25 ans
👉Le HPV oral est en forte hausse, lié à certains cancers ORL.
Beaucoup trouvent que le préservatif ou la digue dentaire réduit la sensation. La bouche est très sensible et le contact direct est une source majeure de plaisir tactile et gustatif.
Proposer une protection orale peut parfois être perçu comme un manque de confiance ou un sujet gênant.
La digue dentaire, c’est comme le parapluie dans un party de piscine : utile, mais personne ne veut être celui qui l’apporte. Résultat : les partenaires préfèrent souvent "prendre le risque" et finissent par se gratter les verrues génitales avec une fourchette de plastique sur l'heure de lunch.
Dans une relation stable où les deux partenaires se testent régulièrement, le risque perçu est jugé faible. Mais… Dans un monde moderne où le taux d'infidélité frôle le 25%, peut-on vraiment faire confiance? Ça reste à voir…
La grande finale
En terminant, rappelons-nous que l'amour oral c'est un jeu aux 1000 variantes qui convient à toutes les orientations sexuelles.
Ça vient avec des hauts et des bas comme une giclée de sperme en plein dans la cataracte droite ou une fontaine de “jouissance” dans la narine gauche.
C'est donc normal et correct d'aimer ça. C'est pas sale, ni malsain. C'est pas contre la religion et ça ne va pas faire pleurer ta mère! Évite quand même de lui en parler…
Et c'est AUSSI correct de PAS aimer ça. Peu importe la raison.
Ce qui n'est pas correct, c'est de juger une pratique sans en connaître les avantages.
Et c'est exactement pour ça que Mlle V et les Boutiques Érotiques au 7ième ciel sont là pour vous éduquer. Maintenant vous savez, grâce à nous, que l'envie de sucer c'est inné et que tant que tout le monde est d'accord, c'est permis de faire le party!
MLLE V – Conseillère en Sexologie
mllev.com
