S’introduire
J'aurai 44 ans ce printemps. J'aimerais dire que j'ai encore toutes mes dents mais ce serait mentir. Un énorme merci au duo : cocktails mal dosés qui veulent remonter et le jeu Twister. Faut savoir en rire, trouver un dentiste qui est aussi chiropraticien et remplacer sa crème hydratante au coconut pour de l'antiphlogistine!
Je n'ai pas peur de beaucoup dans la vie mis à part deux choses : mon ex belle-mère et les dentistes. Le bruit irritant de sa voix m’est aussi intolérable que la machine du dentiste qui fait : zzzzz… OUI!!! Exactement le son que vous venez d'imaginer dans votre tête! Celui qui nous fait contracter le péteux d'un coup parce qu’on anticipe la douleur ET la facture finale.
Ces peurs sont irrationnelles pour la plupart.
Je sais très bien que ma belle mère n'est pas Dexter et que mon dentiste ne va pas me transformer en passoire mais c'est plus fort que moi. Comme ceux qui ont peur des clowns, des zombies ou de Donald Trump. Halloween cogne à la porte sous peu c'est donc le moment parfait pour parler peur.
Sauf qu'aujourd'hui il n'y aura pas d’horreur, de sang ou d’exorcisme. Et pourtant celles qui le vivent vous diraient que c'est un réel cauchemar : le vaginisme.
Le vaginisme est un trouble sexuel d’origine principalement psychophysiologique, c’est-à-dire qu’il implique à la fois le corps et l’esprit. La femme est victime de contractions involontaires qui empêche la pénétration, parfois après des expériences normales.
Entre 10 et 17 % des femmes connaîtraient un trouble de la pénétration et 1 femme sur 10 vit avec une douleur persistante lors des rapports sexuels.
Je travaille avec les femmes atteintes de cette condition depuis plus de dix ans maintenant et croyez-moi quand je dis qu'avec de la patience, on en guérit! Il suffit de convaincre votre tête. Ce n'est pas forcément une mince affaire…
Une question de peur
Pour comprendre la problématique du vaginisme il faut comprendre le processus de la peur. On part du principe que ce qu'on ne connaît pas nous fait peur. Quand le cerveau ignore, il anticipe la douleur (“et si ça faisait mal?”, “et si je saignais?”, “et si j'implosais?”), il envoie un message d’alerte : danger!
🛑 En une fraction de seconde, les muscles du plancher pelvien se contractent comme une porte qui se ferme pour protéger ce qu’il y a de plus intime.
Résultat : plus on a peur d’avoir mal, plus on se crispe… et plus la douleur risque d’apparaître. C’est le cercle vicieux classique :
👉 peur → tension → douleur → peur amplifiée.
Toute jeune j'ai eu peur de la pénétration. Dans mes rêves érotiques de jeunes demoiselles en rute, les ébats passionnés impliquent au minimum un membre des Backstreet Boys. Le tout prenait pourtant fin abruptement juste au moment où ils devaient entrer en moi. Mon cerveau a censuré mes futurs ébats par protection. Il me disait : “tu n'es pas prête!” ou alors “débuter avec un doigt ça te semble pas une meilleure idée?”
Près de 40 % des femmes disent avoir redouté la douleur lors de leur première fois, et une sur trois seulement a rapporté avoir ressenti une vraie douleur physique.
Pas étonnant que cela nous intimide! On nous radote toujours les même idées noires au sujet du sexe : hymen ensanglanté, ITSS dégoulinantes, avortement obligé, condom qui pète, stérilet qui saute, verrues génitales suintantes bref un vrai film d'épouvante. Mais pourquoi est-ce ainsi? D'où vient cette fascination démoniaque pour la virginité?
Le poids du sacré sur le corps
La virginité est perçue, dans notre culture ainsi que dans la religion catholique comme une pureté à préserver. Un joyau qui détermine ta valeur en tant que femme.
Dans certains pays, une femme qui n’a pas saigné la première fois sera etiquetée impure. On la dit “salie” par les mains d'un autre homme.
Ainsi, au sein de la religion catholique, il était coutume pour nos grands-mères d'accrocher les draps tachés de sang des nouveaux mariés devant la maison. Cela permettait à tous de constater la pureté de leur union consommée, qui venait à peine de débuter.
Cela témoigne du manque total de connaissances sur le sujet puisqu’un hymen n'est pas forcément une toile opaque que monsieur défoncera à coup de “super gland”. C'est une peau, mollement tissée aux pourtours.
Comme la peau d'un tambour, naturellement perforée, ce qui permet, entre autres, au sang, de s'écouler normalement lors des règles.
La religion avait, jadis, une emprise totale sur la petite culotte des jeunes adultes : 1 flagellation (avec le cordon de la lampe de chevet) par pensée impure. Dix, si elle impliquait des désirs homosexuels! Le sexe avant mariage ainsi que tout ce qui était en lien avec était interdit et ne serais-ce qu’y penser apportait son lot de culpabilité et de honte.
Et même si le Pape est loin de gagner les concours de popularité en 2025, ce sont des impressions qui restent.
Les parents continuent, malgré eux, à cacher tout ce qui est sexuel dans une cage d'acier sans trou pour ensuite jeter la clé du cadenas en haussant les épaules:
“A son âge, je savais pas plus c'tais quoi un clito pis j'me suis débrouillé pareil! Il va apprendre sur le tas…comme tout le monde !” À quoi je réponds : Bravo papounet mais à ton époque, y'avait pas de vidéos de chèvres qui se font enculer quand tu tapes “Météo” sur Google. Passons.
Une bonne majorité a été élevée avec l'idée que le sexe, c’est mal, tabou ou limite malaisant. Alors au moment venu, bien sûr qu'on se pose trop de questions!
Certaines femmes vont associer la pénétration à une perte irréversible plutôt qu’à un partage ou un gain. Alors que la première fois ne nous enlève rien, elle nous apporte tellement! Tout dépend du message reçu de mère en fille.
Plusieurs études interculturelles démontrent que les femmes issues de milieux religieux stricts sont deux à trois fois plus à risque de souffrir de vaginisme, aussi parfois appelé le trouble de la pénétration.
Leur tête crie et demande le plaisir oui mais le corps reste figé comme une pierre : c'est ça le vaginisme.
Ça vient en paquet de 2
Le vagin est un organe complexe. Donc évidemment, les conditions qui y sont associées ne sont pas simples. Il y a donc, pour nous faire chier doublement, deux types de vaginisme.
1️⃣ Vaginisme primaire : la pénétration n’a jamais été possible.
2️⃣ Vaginisme secondaire : la pénétration était possible, mais ne l’est plus. Il faut trouver pourquoi et c'est important de se faire accompagner par les bons magiciens du vagin.
Et quand je dis impossible je ne parle pas de “pénétration difficile ou douloureuse” mais de… none, nada, rienté, fuck all.
Le pénis frappe un mur : les muscles vaginaux. Pour elle c'est comme un coup de poignard, souvent décrit comme une brûlure vive qui n'est pas forcément présente en continu.
Pour lui c'est une barrière infranchissable qui n'a rien à voir avec son niveau de compétence ou de vaillance. N’allez pas croire que c'est un manque de désir non plus. Elles le veulent tellement! D'ailleurs certaines femmes atteintes de vaginisme n'ont aucun problème avec la lubrification.
Mais alors, qu’est ce qui cause l'apparition du vaginisme secondaire?
Les causes possibles sont nombreuses :
👉 après un accouchement
👉 rupture douloureuse
👉 agression sexuelle
👉 perte de confiance (infidélité)
👉 nouveau partenaire
La boucle vicieuse est la même : peur → tension → douleur → peur amplifiée → réflexe musculaire.
Imaginez la souffrance d'une femme qui aime son partenaire mais qui est incapable de l'accueillir en elle.
Quand l'amour est fort on se dit : “je l'aime tellement que je voudrais entrer dans lui... Être un!”.
Se faire vient, pour elle, avec une douleur qui sécrète la peur et l'inconnu : “mais que se passe-t-il avec mon corps”?
C'est exactement ce que verbalise une de mes clientes :
“C’est devenu un problème difficile à ignorer quand on a voulu avoir un enfant. C'est pas par le clito que ça se fait! Je suis pas nouille!
Le pire, c'est l'impression de ne même pas être une femme. De ne pas pouvoir lui donner ce qui est si naturel pour les autres : une proximité totale qu'il est impossible d'atteindre autrement. Je culpabilise constamment et je ne sais même plus comment lui faire comprendre ce que je ressens. J'aimerais tellement qu'on puisse être un…”
Témoignage de Sylvie, 37 ans
Lui
Je travaille avec les couples visés par le vaginisme depuis une décennie. Et je suis capable de savoir presque immédiatement s'il y a de l'espoir de régler le problème… ou non. Et cela ne dépend que d’une seule et unique chose :
🛑 Le support inconditionnel du conjoint.
Le vaginisme est une condition qui demande de la patience. Cela demande à monsieur d'être présent, soutenant, doux mais aussi communicatif parce que la dernière chose que l'on veut c'est qu'il perde patience et mette de la pression, parfois accidentellement. Et ce serait normal d'être “à cran”. Il est donc impératif qu’il consulte de son côté, afin de s'assurer que ses besoins sont tout de même soulagés.
Je rencontre donc les patientes qui sont en couple, à deux… parce que le vaginisme n'a rien d’individuel.
Après tout, pensez y… une femme peut se passer de pénétration assez facilement alors que l'homme qui part à la chasse deux semaines revient dépressif… et poilu. Quand la pénétration devient impossible, certains reviennent tristes, anxieux, colériques voire agressifs. D'autres voient leur ego profondément touché :
Beaucoup d’hommes vivent le vaginisme de leur partenaire comme un rejet personnel (“elle ne me désire plus”)
Certains ressentent une frustration, un manque de connexion, de profondeur… dans les deux sens du terme. D’autres deviennent machine à culpabilité : “Si je lui fais mal alors c'est fini, je ne la toucherai plus jamais…” Ça rend les choses encore plus frustrantes pour elle, qui a aussi des envies sexuelles et sensuelles, des besoins.
La communication est souvent absente. Parfois ni l'un ni l'autre n'a de mot à mettre sur la condition et ceux qui se sont aventurés sur Dr.Google ne savent pas par où commencer pour gravir les marches qui mènent à nouveau au 7ième Ciel.
Selon des études sur la dysfonction sexuelle féminine, près de 40 % des partenaires masculins rapportent une détresse psychologique liée à la situation.
C'est encore plus difficile à comprendre quand il s'agit d'un mal d'ordre psychologique comme un traumatisme sexuel, un viol, une agression.
C'est pourquoi il faut se faire aider. Car comme je vous le disais, le vaginisme peut être soigné et guéri. Oui!
Il faut d'abord entreprendre un processus de diagnostic de la condition auprès de votre médecin de famille ou votre gynécologue. Vous entreprendrez ensuite un parcours vers la guérison main dans la main avec un sexologue ou un spécialiste affilié comme Mlle V.
Votre condition sera nommée et un plan d'intervention sera conçu pour vous!
S'il y a une chose sur laquelle je n'insisterai jamais assez : un spécialiste (psy, sexo, masso, chiro etc) ça se choisit!
Tellement de couples abandonnent les démarches parce qu’ils ne voient pas les changements. S'il n'y a pas de résultats, c'est presque toujours en raison d'un manque de connexion et de complicité avec le spécialiste. Si vous n'êtes pas certain, changez mais surtout n'abandonnez pas!
Corps, fais moi confiance
L'approche est globale et touche autant le corps, l'esprit que le couple. Plusieurs étapes et avenues sont envisagées : affrontement de la peur, travail sur les pensées intrusives, méditation et éducation sexuelle. Les principaux buts et outils :
👉 Se réapproprier le plaisir
👉 Découverte de son corps
👉 Exercices de dilatation vaginale
👉 Exercices de respiration
👉 Exercices “Kegels” inversés
Le travail de couple représente 50 % du traitement :
👉 Journal, outil de communication
👉 Sexualité adaptée sans pénétration
👉 Valoriser les autres connexions intimes
Pendant que nous travaillons à faire disparaître la peur et donc la douleur qui lui est associée, le couple devra revoir sa façon de faire l'amour.
C'est cette ouverture face à d'autres façons de jouir qui détermine le succès et la reprise éventuelle du va-et-vient.
Il est à noter que toute pression à la pénétration et toute tentative de manipulation minerait les résultats positifs.
Certains vont visiter le Tantrisme et s'y perdre le temps de deux ou trois mégas orgasmes comprimés! D'autres vont visiter les boutiques érotiques au 7ieme Ciel et se lancer dans une autre quête :
👉 Découverte de l’anal pour monsieur ET madame (plug anal, vibrateurs)
👉 Outils permettant de simuler une pénétration sans même déranger madame (manche, pompe, masturbatrice)
👉 Crème désensibilisante, crème stimulante, crème gonflante
À la mitaine!
La masturbation fait bien des miracles. Elle calme nos ados quand eux même ne s'endurent plus. Elle rend tout le monde plus patient, plus serein, plus rosé… moins apeuré ou anxieux.
Donc parfois le remède c'est la masturbation. Plus précisément la désensibilisation du vagin par les orgasmes clitoridiens répétés.
La sensation de douleur est moins perceptible ou absente puisque le cerveau expérimente d'autres sensations en parallèle. Les orgasmes, via le clitoris, auront préparé le col en sécrétant les hormones du plaisir :
👉 dopamine
👉 oxytocine
👉 endorphine
Le vagin est donc plus enflé, gorgé de sang et plus lubrifié, diminuant les risques de douleur.
Selon des études sur la rééducation sexuelle, près de 60 % des femmes en traitement de vaginisme utilisent la masturbation ou les jouets comme outil thérapeutique.
Plus de 80 % des femmes guérissent complètement du vaginisme avec une approche adaptée.
Tendre la main
Ce n'est pas seule qu'on règle le vaginisme. La vie est trop courte pour ne pas avoir d'orgasme. Pour celles qui ne l'ont jamais vécu, sachez que rester dans l'inaction n'aide en rien.
Je suis donc heureuse d'offrir en partenariat avec les boutiques érotiques au 7ieme Ciel un programme spécial d'aide aux femmes victimes d’absence d'orgasme : Vaginisme, trauma, peur de le pénétration, douleurs, ou simplement absence de plaisir.
Ce programme, affectueusement nommé “Ô” vous offre :
👉 Tarifs de consultation en fonction de vos revenus
👉 accès aux meilleurs services :
● thérapie solo ou à deux
● physiothérapie (dilatation vaginale)
● ateliers divers et outils médiatiques
● prise de possession des jouets sexuels dont vous avez besoin pour progresser (dilatateurs vaginaux, crèmes, etc)
Vous trouverez facilement le moyen de me joindre via le www.mllev.com ou de joindre Mélissa Tessier, des boutiques au 7ieme Ciel et c'est avec plaisir qu'on vous en dira plus.
N'oubliez pas que le vaginisme ce n'est pas une maladie, c’est une protection mal calibrée.
Comme un anti -virus trop performant sur une machine déjà bien équipée!
Promettez-moi de ne pas laisser le poids des troubles de la réponse sexuelle vous empêcher de vivre. Je veux vous voir crier comme une autruche, grimacer comme Jim Carrey, jaillir comme une fontaine de pétrole au Koweït et en redemander comme si c'était une question de vie ou de mort. Parce qu’un orgasme c'est encore la seule chose qui vous fait sentir trop vivant et qui est complètement gratuite. Ce devrait être un droit, pas un privilège de les expérimenter sur demande.
À partir d'aujourd'hui, mesdames et messieurs, je serai donc là fée des orgasmes :
Bibbidi-Bobbidi-Boo! 🪄
MLLE V – Conseillère en Sexologie
www.mllev.com

